FAIRE SOCIÉTÉ AUTOUR DE NOS VALEURS
La première assemblée des signataires de NOTRE GAUCHE le 26 juin 2016 | Caserne Fonck
L’appel de NOTRE GAUCHE émane de quelques citoyens convaincus que l’effondrement programmé des solidarités et le caractère désormais suspect de tout ce qui est collectif engendre un véritable recul de civilisation et nous fait foncer vers la catastrophe.
La dynamique de notre réunion a pourtant montré que les valeurs progressistes sont encore largement partagées et s’expriment de multiples façons sur le terrain. L’ancrage de la gauche est bien vivant, même si beaucoup de forces conduisent à sa division et son éparpillement. En nous fédérant autour de nos dénominateurs communs, nous pouvons constituer un nouveau rapport de forces plus favorable au bien commun que celui que nous subissons.
Nous pourrons alors peser. Sur l’état de l’opinion et sur tout ce qui contribue à structurer cette opinion : associations, mouvements citoyens, médias, syndicats, partis. Nous pouvons peser dans les processus de décision aussi.
Dans l’appel de NOTRE GAUCHE, les valeurs de justice et d’égalité qui nous sont chères se traduisent en dix points qui constituent la trame d’un projet de société auquel nous aspirons.
Nous pouvons dans la foulée constituer un cercle vertueux autour de ces valeurs, afin de les ancrer, afin de peser, afin de fédérer. Le groupe fait ses tout premiers pas mais il est résolu à élargir ce cercle vertueux et à « faire société » autour des valeurs qu’il partage. Sans avoir de solutions toutes faites, nous voulons construire l’avenir ensemble, dans une logique d’ouverture et de participation citoyenne.
Nous sommes 500 à avoir signé l’appel de NOTRE GAUCHE. Pour peser, le nombre est la condition première. Il faut donc amplifier, partager, convaincre de l’intérêt de notre démarche et de la pertinence des principes que nous défendons.
Rendez-vous est fixé le dimanche 1er octobre pour la prochaine assemblée.
Trois thèmes feront l’objet d’un traitement plus en profondeur :
- Comment lutter contre la peur en évitant les dérives sécuritaires ?
- Comment favoriser une société plus inclusive et contrer la précarité ?
- Quel avenir voulons-nous, notamment pour les jeunes ?
D’ici là, n’hésitez pas à continuer à faire signer notre appel.
DETAILS
Il est 11h00, ce dimanche 26 juin. La première assemblée des signataires de NOTRE GAUCHE se tient à la Caserne Fonck, à Liège. Une centaine de citoyens sont assises en cercle et sur les murets tout autour : actifs ou non, de tous âges, de tous horizons social ou géographique, unis par ce socle de valeurs communes, tout autant que par l’envie de leur redonner un espace d’expression et, surtout, de développement.
Ce qui nous lie, c’est la volonté de rebâtir une société juste et équitable, une société où les citoyens sont égaux, une société dont la solidarité, l’éducation, le respect, le pacifisme sont les pierres angulaires. Au-delà de nos sensibilités et de nos sphères d’action respectives, nous partageons et défendons quelques principes qui nous semblent fondamentaux dans tout projet de société. Ils sont au nombre de dix mais la liste n’est pas fermée*.
Dans les faits, la réunion a montré que les convictions, les projets concrets et les idées ne manquent pas.
Ancrer les valeurs de gauche n’est pas nécessaire en soi : elles le sont déjà ! Combien sommes-nous à vouloir combattre l’injustice et à nous impliquer dans des projets qui portent nos valeurs communes d’égalité et de solidarité ? Certainement beaucoup plus que ces 500 signataires ! Si l’on mettait bout à bout tous nos terrains d’action, si on mettait en commun et si on valorisait ce qui nous rassemble, nous aurions le pouvoir de peser pour faire éclore un projet de société conforme à nos valeurs. Nos valeurs se traduisent dans le concret et s’expriment sur le terrain. Elles sont, pour la plupart d’entre nous, une réalité vécue et défendue au quotidien, même si, parfois, «les initiatives s’essoufflent et les énergies se dispersent ».
« La pauvreté n’est pas une fatalité, elle fait partie d’un système », lance un participant. « Tout le monde voit bien que l’économie de marché est un échec et que le capitalisme ne provoque que des crises », poursuit un autre. L’assemblée évoque le discours ambiant : mépris à l’égard des valeurs, mise à mal des libertés et droits, déni des réalités sociales, violence médiatique. Il y a matière à « décoder et démonter ce discours » qui fait écho sur le terrain à des fractures bien plus profondes et à des dérives plus que dangereuses. Mais, si une « peur de l’avenir » s’exprime, on s’accorde, jeunes en tête, sur le fait que des alternatives concrètes existent et on évoque les projets épinglés dans le film « Demain ».
Oui, il est possible de mettre l’économie au service du bien-vivre de tous et de rétablir une dynamique démocratique et collaborative. En témoignent nos expériences professionnelles, associatives, individuelles. Plus simplement, chacun peut à son niveau être acteur à part entière de la transformation sociale : respecter certaines valeurs tout en les appliquant autour de soi est un premier pas en ce sens. De plus, la diversité des actions et positions en faveur d’une société juste, participative et égalitaire est une richesse et pourrait se mobiliser en une force de changement.
Peser, c’est « penser en termes de projet de société et de stratégie », ce qui demande que la logique partisane soit mise de côté. Les clivages sont tout profit pour les tenants d’un monde essentiellement marchand et élitiste. NOTRE GAUCHE est donc une sorte de pied-à-terre commun, un espace de libre accès, d’échange et de coworking duquel peuvent émerger de nouveaux moyens d’action utilisables là où nous sommes, dans la vie professionnelle, dans les partis, les syndicats, le monde associatif, les organisations culturelles, etc. La forme et le fonctionnement de cet espace restent évidemment à préciser. Le chantier est largement ouvert. Le débat à son sujet aussi. Chacun peut y prendre part.
« En quoi NOTRE GAUCHE est-il différent des autres mouvements ?», demande une participante. C’est le moment de préciser qu’il ne s’agit pas d’une démarche concernant les seuls partis politiques, mais que l’ensemble des forces de gauche est concerné. Par ailleurs, il s’agit d’une démarche franche, sans arrière-pensée ni arrière-cour et qui concerne potentiellement tous ceux qui n’ont pas renoncé à leurs idéaux.
Fédérer est l’élément indispensable du cercle vertueux : si les sensibilités progressistes se déclinent et se traduisent de mille façons, rien n’empêche de se mettre sur la même longueur d’ondes, d’identifier ce qui nous rassemble et d’exprimer ce qui nous réunit. Pourquoi ne pas souligner les axes de convergence voire mutualiser certaines ressources et ainsi être les acteurs d’un nouveau rapport de forces plus favorable au bien commun que celui que nous vivons.
Avec quels résultats escomptés ? « Prendre la parole, c’est déjà prendre le pouvoir », analyse un participant. Il faut commencer par parler librement et mettre en commun les idées. Si nous voulons peser sur les décisions, si nous voulons faire entendre les idées et les principes qui nous sont les plus chers, si nous voulons qu’ils soient respectés, car ce n’est plus le cas, nous devons faire nombre et faire entendre notre voix. Nous pourrons agir à travers des structures existantes ou en leur sein mais ce n’est que collectivement que l’on y arrivera ! « La résistance des appareils sera farouche : seule une parole libre et gratuite pourra avoir raison d’intérêts qui ont leur propre logique et affaiblissent la cause du bien commun », lance une voix. « Nous devons travailler tous ensemble », répond une autre en écho. Ensemble, nous aurons le poids nécessaire pour modifier le rapport de force entre la droite et la gauche.
« Comment initier une démarche réellement participative entre nous ? », demande une jeune femme. Quelqu’un embraye : « Toute action est vaine tant que les gens ne se sentent pas représentés ». Il se dégage que NOTRE GAUCHE aspire à l’ouverture : tout citoyen ou groupe qui veut œuvrer pour les valeurs de gauche ou qui travaille sur leur base y est le bienvenu. De même NOTRE GAUCHE devra s’ancrer dans le terrain, s’y montrer actif et impliquer un plus grand nombre d’acteurs.
La dynamique est lancée et chacun peut faire circuler notre appel.
Rendez-vous est fixé le dimanche 1er octobre pour la prochaine assemblée.
Trois thèmes feront l’objet d’un traitement plus en profondeur :
- Comment lutter contre la peur en évitant les dérives sécuritaires ?
- Comment favoriser une société plus inclusive et contrer la précarité ?
- Quel avenir voulons-nous, notamment pour les jeunes ?
* Notre Gauche appelle à une société où :
- Les richesses sont réparties de manière radicalement égalitaire.
- L’économie est au service de la justice sociale.
- On travaille moins pour vivre mieux.
- L’environnement est respecté et amélioré.
- La solidarité est le principe fondamental.
- L’Etat est laïque.
- L’éducation rend les hommes et les femmes libres.
- L’Europe est sociale.
- La solidarité et le pacifisme caractérisent les relations internationales.
- La dynamique démocratique est revivifiée.